Jouef

Les trains électriques Jouef - historique de la firme Jouef

historique de la firme Jouef

La firme « Le Jouet Français » a été créée en 1944 par Georges Huard qui fabriquait des articles ménagers en plastique. II existe aussi une production de jouets de bazar qui comprend des voitures, des canots en tôle et des jeux de chevaux. Avant 1949, apparait un premier autorail, le célèbre Transsaharien « Alger-Tombouctou », en tôle lithographiée dont les premiers modèles sont à moteur à élastique. L'échelle choisie est le HO (rapport de réduction 1/87), alors que la plupart des autres constructeurs de modèles ferroviaires fabriquent majoritairement à l'échelle O (rapport de réduction 1/43). Vers 1950, « Le Jouet Français » ou « JF » devient « Jouef ». Dès 1952, une gamme complète est proposée comprenant des éléments de voie en tôle lithographiée (rouge puis ensuite grise), deux voitures à deux essieux (1ᵉ classe rouge, 2ᵉ classe bleue) toujours en tôle lithographiée, et une locomotive à vapeur mécanique « Diabolic » évoquant les machines carénées d'avant-guerre. L'autorail Transsaharien « Alger-Tombouctou » est désormais à moteur mécanique. L'année suivante apparaissent ensuite les premières voitures à bogies 1ᵉ et 2ᵉ classe, vertes rappelant les voitures DEV contemporaines et une voiture Pullman. L'année 1954 marque le démarrage de la conception de modèles en plastique injecté qui permet la fabrication à faible coût de wagons marchandises (un wagon plat, un wagon-tombereau, un wagon-citerne et un wagon couvert), tandis que les années 1954-1955 marque un tournant dans l'histoire de Jouef : c'est le début des trains électriques Jouef avec la première locomotive électrique, la BB 9003 SNCF qui sera remplacée très rapidement par la BB 9004 SNCF après que la machine réelle ait battu le record du monde de vitesse sur rails (331 km/h le 29 mars 1955). Ces machines possèdent un bogie motorisé avec le fameux et encombrant moteur dit « saucisson ». Le système d'alimentation à 6 volts comprend un générateur à piles caché dans un poste d'aiguillages et un transformateur. La voie a deux rails en laiton fixés sur du ballast en plastique. Le coffret de train électrique « Sud-Express » dont la couverture est illustrée par René Letourneur, entame alors la vulgarisation des trains électriques miniatures. Autre nouveauté importante en 1956, c'est la locomotive-tender 020 n°708, en version mécanique, qui sera produite à plus de deux millions d'exemplaires pendant sa carrière longue de plus de 40 ans. Avec les années, les modèles deviennent de plus en plus fidèles avec le respect absolu de l'échelle mais la qualité de fonctionnement des modèles n'est pas toujours présente. En complément de la fabrication des trains électriques, des circuits routiers sont réalisés. Après avoir changé de propriétaire en 1972, la société Jouef est intégré au groupe « Le Jouet Français » qui comprend alors les sociétés Delacoste (fabricant de ballons et de jouets premier age), Solido (spécialiste des voitures miniatures), et Heller (maquettes plastiques). Ce groupe est mis en liquidation en 1980 et en règlement judiciaire en mai 1981. Les diverses sociétés du groupe « Le Jouet Français » sont rachetés par différents intervenants du marché du jouet: Majorette rachète Solido, Vullierme reprend Delacoste, Borden reprend Heller. Reste Jouef qui est alors repris par une filiale du groupe CEJI (Compagnie Générale du Jouet). Cette filiale Joustra (Jouet de Strasbourg) fabrique essentiellement des jouets radio-contrôlés, et la société est intégrée au sein du groupe CEJI. A partir de cette époque, Jouef ajoute une activité d'importateur en commercialisant en France les kits en métal blanc de la firme anglaise Keyser, dont la gamme de modèles français comprend un autorail VH Renault, une vapeur 141 TC, une vapeur 230 G ex PO, une BB 16500 et une 2D2 5500 Waterman, ces deux derniers modèles s'adaptant sur un châssis motorisé Jouef. La mauvaise réputation de ces kits fit que la production de ces kits s'arrêta en mars 1984. Aux débuts des années 1980, la concurrence des jouets vidéo et électroniques est rude, aussi le marché des modèles réduits est en perte de vitesse, et le groupe CEJI dépose aussi son bilan en 1986. La firme est alors reprise par des entrepreneurs indépendants dont Jacques Barret, et s'engage dans une politique de diversification des activités (automobiles à l'échelle 1/43 et 1/18, voitures radio-commandées) et de commercialisation très offensive avec de nombreux liens avec d'autres partenaires commerciaux (Bachmann, Lilliput, Rivarossi, Ibertren, Lima). Mais elle doit de nouveau déposer son bilan fin 1995. La société Jouef est alors rachetée par l'italien Rivarossi en 1996 et intégrée dans son groupe qui comprend plusieurs fabricants de modélisme ferroviaire (Lima racheté en 1992, Arnold racheté en 1995, et bien sûr Rivarossi). La production des modèles Jouef reste alors en France à l'usine de Champagnole. Entre-temps, le groupe Rivarossi (qui comprend Rivarossi, Lima, Jouef, Arnold et Pocher) devient « Lima Spa ». Le 1ͤ ͬ juin 2001 est une date noire dans l'histoire de Jouef: le groupe « Lima Spa » devenu entre-temps Idee Commerciali II, annonçait la fermeture définitive de l'usine de Champagnole (Jura) marquant la fin de la production industrielle de trains électriques en France. L'outil industriel est démantelé et l'ensemble des moules est transféré en Italie, voir plus loin à l'Est.
En 2002, Jouef n'est plus qu'une marque commerciale du groupe destinée aux modèles bas de gamme. Certains anciens modèles Jouef avec de nouvelles numérotations, sont de nouveau commercialisés à partir de fin 2002 sous les marques Lima ou Rivarossi, d'après les catalogues disponibles auprès de Lima France. Début 2003, une nouvelle politique commerciale est mise en place et la marque Jouef est condamnée à disparaître, seul le mot Jouef figurant dans la lettre « L » du nouveau sigle Lima. Malheureusement pour le groupe, cette politique commerciale est suicidaire et il ne suffit pas de penser que le marché français acceptera d'acheter n'importe quoi à n'importe quel prix après six mois d'absence des modèles ex-Jouef sur le marché. Une forte augmentation injustifiée des prix, des modèles ressortis à la va-vite ne correspondant pas aux attentes du marché (cas de la BB 13002 SNCF par exemple), le maintien de l'outil de production en Europe avec des coûts de fabrication élevés sont les principales causes d'un échec cuisant en France mais aussi sur les autres marchés européens. En ajoutant des faiblesses de trésorerie, la firme Lima est sous l'obligation d'être placée en liquidation en juillet 2003. Les pertes sont estimées autour de 1,4 millions d'Euros par an, et les actionnaires-propriétaires sont en désaccord sur le renflouement des pertes. Pendant ce temps-là, la demande existe toujours pour les modèles de train portant l'une des marques du groupe (Lima, Rivarossi, Arnold ou Jouef) mais la production est stoppée car une entreprise en liquidation ne peut plus prendre de nouvelles commandes. Le marché est alors libre pour les concurrents. Fin février 2004, les actionnaires de Lima acceptent le concordat préventif qui autorise la vente de Lima à la société anglaise Hornby Plc.
L'offre de rachat de Lima par Hornby Plc pour un montant de 8 millions d'euros est acceptée en octobre 2004 et définitivement confirmée le 16 décembre 2004. Hornby veut relancer la production qui sera délocalisée en Chine, ainsi que la commercialisation des modèles issus des gammes Lima au cours de second semestre 2005. Pour le marché français, c'est la société MKD déjà en charge de l'importation de trains Hornby (coffrets Eurostar au 1/76) et des circuits routiers Scalextric, qui sera responsable de l'importation et de la distribution des trains de l'ex-groupe Lima. C'est sous le nom de Jouef que ressortiront les rééditions de matériel français de l'ex-groupe Lima.

Texte initial écrit le 14 mai 2001.

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Les trains électriques Hornby-Jouef - historique de la marque Hornby-France

Historique de la marque Hornby-France

Olivier Lanter (ancien directeur chez Delacoste), Martine Lanter (ancienne responsable marketing chez Jouef) avec la participation du maquettiste Alain Pras, fondent en 1982 la société MKD (Modèles Kits Diffusion). Ils vont développé une gamme d'accesoires et de maquettes ferroviaires à l'échelle HO. Avec le style typiquement français, ces maquettes sont très appréciées des amateurs. Au fil des années, MKD devient aussi l'importateur pour la France des marques Lima, Hornby, Rivarossi, Scalextric, Kato, LGB, Preiser et Busch. En 2006, le groupe anglais Hornby Plc rachète la société MKD pour former sa filiale française Hornby France. 2006 marque aussi le retour de Jouef avec des modèles de nouveau disponibles chez les détaillants. Quelques modèles dont la conception remonte à la période Jouef Champagnole sont commercialisés, la fabrication étant assurée par des sous-traitants chinois : parmi ces modèles, on retrouve la locomotive à vapeur 141 P SNCF, les locomotives électriques CC 6500 SNCF, BB 26000 SNCF et BB 36000 SNCF, les locomotives Diesel BB 66000/66400 SNCF et CC 72000 SNCF, les voitures voyageurs OCEM RA, les voitures-lits T2, les wagons plats multifret, les wagons-citernes à bogies, les wagons-trémies céréaliers à faces bombées, et dans la gamme Junior Line l'autorail X 3800 SNCF Picasso et le locotracteur C 61000 SNCF. Par la suite, ces modèles ont bénéficié d'une nouvelle gravure à l'exemple des les wagons céréaliers à parois bombées. Avec le concours de Hornby France, des investissements sont réalisés par le groupe Hornby Plc pour produire de nouveaux modèles Jouef tels que les autorails X 73500 SNCF et X 72500 SNCF, les automotrices Z 24500 SNCF, les locomotives électriques 2D2 5400 SNCF et 2D2 5500 SNCF ou les locomotives à vapeur 141 R SNCF et 030 TU SNCF, et les wagons plats Remms.
Afin d'améliorer les résultats financiers et d'augmenter la rentabilité du groupe Hornby International, il a été décidé de mettre en place un plan de rationalisation des différentes filiales européennes en Allemagne, Espagne, Italie et France. Dès 2014, un outil de gestion commun est progressivement adopté par ces filiales. Le groupe en profite pour changer de nom : de Hornby International, on passe à Hornby Hobbies. Les résultats financiers n'étant pas au rendez-vous, un nouveau plan de mesures drastiques d'économie au niveau du groupe Hornby Hobbies est engagé en 2016 avec le rapatriement au Royaume-Uni des activités de développement et de service aprés-vente, ceci en toute indépendance avec la décision politique du Brexit. En parallèle, les différents stocks détenus par les filiales européennes sont expédiés en Angleterre où la gestion des stocks est assurée par un sous-traitant spécialisé dans la rotation rapide des stocks. En France, cela se traduit mi-2016 par le déménagement de Hornby-France depuis son site historique de Magny les Hameaux vers Versailles de ses différentes activités puis la fermeture du SAV, l'arrêt de la cellule de développement et des services commerciaux, provoquant le licenciement de tout le personnel de Hornby-France fin 2016.

Texte mis à jour le 03 janvier 2018.

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